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Le pays foyen
20 janvier 2009

Paul Corriger

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1963. Paul Corriger inaugure le salon des Arts, à la Foire-Exposition de Sainte-Foy la Grande.

Autour de lui, je reconnais Louis Darniche, MM. Castang et Lart, Melle Delfour, Mme Sorbé, MM. Jauze et Bonnemaison, MM. Galand et Grenouilleau.

Paul Corriger a 40 ans ; il vient de se voir attribuer la Médaille d'Or à l'Exposition Internationale de Faenza.

Dans cette ville italienne, on produit des céramiques depuis des siècles, et son Musée de la Céramique est le plus important et le plus riche du monde.

Paul accueille les invités :

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Voici un panneau de lave émaillée que Paul présenta dans un de ces salons :

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Paul installe son premier atelier dans la maison familiale et, en 1947, c'est la première cuisson. La cinquantième cuisson se fait le 3 juillet 1948 : c'est la fête, avec les amis, les rencontres conviviales et enthousiastes :

Jean Lurçat, Michel Pourteyron, Valadié, Raymond Mirande, Pierre Brana...

En 1953, Paul transfère son atelier dans une magnifique maison médiévale. Il y travaille jusqu'à sa retraite.

Au début, ses oeuvres sont figuratives. Elles ne tardent pas à s'orienter vers des réalisations abstraites; son sens des couleurs, des matières et des formes s'épanouit sans contrainte.

Une oeuvre de Paul offre un rythme, une joie ; comme un talisman, elle dévoile des sentiments profonds chez la personne qui la regarde.

Paul se met au piano, joue du jazz ou tout ce que vous lui demandez de jouer, avec une jubilation communicative. J'en ai profité, comme, plus d'une fois, j'ai assisté à son travail de céramiste. Il avait accroché une pancarte à la porte de son atelier : "Saint des Saints, entrez quand même". J'entrais. Sur des panneaux en lave de Volvic, Paul dispose des couleurs fades que la cuisson rendra éclatantes. Paul travaillait avec ténacité, en silence... Le panneau fini, le rythme des formes abstraites et le jeu des couleurs procurent cette même jubilation qu'il nous appartient d'exprimer.

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Journal "La France" du 23 juin 1963. Paul Corriger "vient vérifier la pose du panneau de 22 mètres carrés qui décore le nouveau lycée de Sainte-Foy".

La photo est en noir et blanc, je devrais dire en noir et bistre parce que le papier du journal a vieilli. Mais l'oeuvre est superbe...

Lucien Courget a signé l'article.

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Salut Paul, salut, l'Artiste !

. . .

Paul Corriger s'est éteint dimanche dernier

Une cérémonie réunira sa famille et ses amis au temple de Sainte-Foy, vendredi prochain, 23 janvier 2009, à 10 h 30

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Collages et dessins de Paul Corriger, vers 1960

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Commentaires
N
Il est surprenant que cet artiste soit aussi méconnu. Même les musées locaux ne lui font pas de place. Il a fait quelques grandes fresques murales mais il a aussi réalisé de très nombreux tableaux en céramique de petites tailles. Malgré la surface réduite et la matière, il y installait une atmosphère, des personnages souvent longilignes comme des Modigliani. Les couleurs sont superbes: des bleus profonds, des rouges flamboyants, des verts apaisants... Un vrai régal des yeux.<br /> <br /> Selon mes rapides recherches, il y a eu une vente à Drouot.
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D
Nous avons acquis il y a 6 mois une céramique magnifique , tryptique de lave émaillé au décor abstrait, signé Paul Corriger, circa 1965. Aujourd'hui seulement, aux Archives de la Guilde Canadienne des métiers d'arts, j'ai appris qu'il a aussi gagné en 1966 le prix de l'association Vallaurienne, Grand Prix de la Céramique d'art. Nous en sommes fier et nous nous réjouissons de constater que son oeuvre lui survit en Europe et en Amérique!
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E
Merci pour ces mots sur Paul Corriger, tu as bien décrit ce qu'il était, ce qu'il nous inspirait. <br /> <br /> Amiités à sa famille.<br /> <br /> Et au blogueur.
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C
Quelle tristesse quand on voit disparaître une figure des plus anciennes du pays foyen. N'oublions pas son œuvre..... ni l'homme qu'il était
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L
Vous l'écrivez avec raison, jubilation de l'artiste et aussi, pudeur de l'homme. Merci pour cette belle évocation de Paul.
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