Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le pays foyen
13 avril 2010

La maison du 6, Les Carretiers, à Saint-Avit-Saint-Nazaire

Le lieu-dit " Les Carretiers se trouve dans la commune de Saint-Avit-Saint-Nazaire. Vous passerez sur la route qui mène de Sainte-Foy au Fleix sans le voir : il y a bien quelques modestes maisons près de la route et, aussi, un grand portail en pierres de tailles qui s'ouvre sur une demeure ancienne et imposante. Mais aucun panneau ne signale les Carretiers.

La maison qui nous intéresse est une modeste demeure sans étage, en forme de L. Récemment, elle a été très bien aménagée. Jadis, elle comprenait trois petites maisons accolées.

a_010

a_009

Les deux maisons qui forment chaque branche du L ont le toit très en pente typique des petites habitations que l’on trouve en Périgord, à partir du Fleix. Dans l’angle extérieur du L, s’élevait une petite maison sans étage, avec un toit d’une seule pente peu inclinée. Il en reste les murs, la trace du toit et, donnant sur l’extérieur, la fenêtre au dessus de l’évier, que l’on appelait « l’aiguière ».

Je vous parlerai d’abord du petit hameau des Carretiers ; ensuite, je décrirai la maison et enfin, il sera question des gens qui jadis, l’on habité.

La carte de Cassini fut établie à la fin du 18ème siècle. Le petit hameau des Carretiers y figure :

cassini

Voici un agrandissement de cette vue :

b_002

On note que le nom est au singulier : « Carretier ». Dans les années 1580, on l’écrit volontiers « Carrethier », et à cette époque, on trouve aussi la forme « les Carretiers » et parfois, « Charrethier ».

Le dessin d’une petite maison symbolise le hameau. Autour des habitations, s’étendaient les terres que ses habitants travaillaient. Hameau et terres constituaient le tènement.

Seconde remarque, sur la Dordogne, en face des Carretiers, ont été dessinés deux roues à aubes. Elles figurent les moulins à bateaux qui étaient ancrés dans le lit de la rivière, à cet endroit.

L’album des cartes routières du canton de Sainte-Foy, dressé vers 1870, montre la route, n’indique pas ce lieu-dit, mais figure la maison qui nous intéresse :

chapuzette

b_001

Ce plan figure un élément qui nous sera utile : le chemin numéro 22 qui va de la route à la rivière. Il faudra vérifier si ce chemin existe toujours.

A première vue, les formes anciennes du nom "Carretiers" se rapportent au mot "quartier " ou au mot "charretier". Cependant, divers actes notariés de la fin du 16e siècle se rapportent à une famille Carretier installée à Sainte-Foy et à Razac. Ainsi, le 7 août 1554, mention de Jehanne Carrethier, à Sainte-Foy (arch. dép. Gironde, 3 E 35 554, f° 39) ; le 2 juillet 1600, mention de Catherine Carethier, de Saint-Avit Grave Moiron (id., 3 E 20 967, f° 74) ; citons enfin Hellix Carrethier, de Razac, mentionnée dans un acte du 17 avril 1587 (id. 3 E 20 959).

Avec tant d'autres, la famille Carretier est arrivée en pays foyen après la fin de la guerre de Cent Ans (1453), dans les années 1460 - 1470, pour repeupler et remettre en valeur cette région que cinquante années de guerre, de troubles, de brigandage, de famines et d'épidémies avaient dépeuplée et ruinée. Les Carretier se sont installés dans ce hameau abandonné auquel ils ont donné leur nom.

De nombreux lieux-dits du pays foyen témoignent de l’installation massive de ces migrants auxquels ils doivent leur nom. Dans l’ancienne commune de Saint-Avit du Moiron, on trouve : les Briands, les Richards, les Faure, les Grangeaux, les Paponnats, les Baratons, les Goulards, les Frétilhères, les Roubbys, les Fraissinets.

Les Carretiers, cette famille de migrants, venait  d’une région située sur le pourtour de la zone des combats. On citera la Saintonge, l'Angoumois, le Poitou, le Périgord, le Quercy, l'Armagnac et jusqu'au Pays Basque. En l’état actuel de la documentation, il est impossible d’être précis. Venaient-ils de la région de Nantes, dans laquelle réside aujourd’hui 44 familles portant ce nom ?

Pendant des siècles, le tènement des Carretiers, qui faisait partie de la paroisse de Saint-Avit Grave Moiron, fut directement géré par la jurade de Sainte-Foy. Il en était de même pour les paroisses de Pineuilh et Saint-Philippe du Seignal, et le hameau des Paponnats. Cette gestion a laissé beaucoup de traces écrites. J'en retiens une : en 1610, l'arpentement de ces deux paroisses, des Carretiers et des Paponnats vient d'être achevé (id. 3 E 20 983, acte du 25 février 1610). L'arpentement correspond au cadastre actuel et servait de base à la fiscalité de l'époque. Ce document n'a pas été conservé.

Dans les actes de notaires foyens, passés entre 1587 et 1622, se trouvent le nom de deux habitants des Carretiers, en 1621 : Jehan Goullard, fils de feu Méric, et Guilhem Butin.

Les Goulard sont originaires du tènement qui porte leur nom, à Saint Avit Grave Moiron. Méric était surnommé « de Bardou » ; il avait épousé Marie Lajonye ; c’était une alliance entre deux anciennes et riches familles locales. Méric habitait aux Carretiers, probablement dans la belle maison appartenant aujourd’hui à la famille Sautet. Méric et son épouse eurent deux enfants, Marie et Jehan (id., 3 E 20 967, f° 37 du 7 mars 1600 et 3 E 20 972, f° 51, de 1609.

Quand à Guilhem Butin, il était travailleur à bras, c’est-à-dire qu’il était agriculteur et qu’il ne possédait que ses bras pour travailler. Il possédait quelques lopins de terre et ses affaires se portent bien. Le 26 décembre 1620, il est témoin d’un acte et ne sait pas signer (id., 3 E 20 978, f° 124. Le 28 mars 1621, il prête « 5 quarts de blé, moitié froment, moitié seigle » à un de ses voisins qui devra les rendre le 1er août suivant (id. 3 E 20 978, f° 25).

Il habite dans l’une des maisons qui nous intéresse.

Des trois petites maisons qui composent le 6 des Carretiers, une a été récemment réaménagée, une autre a gardé des vestiges anciens et la troisième, qui n’a plus que les murs, présente des particularités intéressantes.

La maison réaménagée a gardé son toit très pentu, sa cheminée large et quelques fenêtres étroites. Une large baie a été ouverte.

a_010

La maison qui lui est perpendiculaire a gardé des éléments anciens, en particulier un mur en colombage et une grande partie de la charpente.

a_005

Le mur en colombage est constitué par des poutres verticales. Jadis, on fixait des tasseaux horizontaux entre les poutres, tous les quinze centimètres environs. Sur chaque tasseau, en partant du bas, on suspendait un rondin composé d’argile humide, de sable, de chaux et de paille de seigle. On tapait les rondins pour les caler et leur donnait l’épaisseur du mur, et « on montait le mur ».

Or, l’intérieur du mur est garni avec de petites briques qu’on appelle ici les briquous, et, entre les poutres, la surface a été plâtrée. Cette modification date probablement de l’installation de la cheminée avec manteau, linteau et décors en plâtre, c’est-à-dire de la fin du 19e siècle :

a_002

               

a_001

D’autres éléments anciens subsistent, comme des marques de tâcheron sur cette poutre, et deux portes murées qui communiquaient avec la maison voisine. On aperçoit une porte au dessus de la poutre.

a_004

a_003

Une seconde cheminée fait face à la première. Son linteau est supporté par deux gros corbeaux en pierre :

a_006

Enfin, de la troisième maison il ne reste que les murs et deux éléments essentiels dons la vie quotidienne : le four à pain et l’évier en pierre, l’aiguière.

a_007

a_008

Le four à pain était effondré et a été refait. L’aiguière est restée en bon état. Elle se trouve sous une fenêtre. Je reviendrai l’examiner pour mieux déterminer son époque.

Une ou plusieurs de ces trois maisons, ou peut-être les trois furent longtemps occupées par des familles de meuniers qui faisaient tourner les deux moulins à bateaux de

la Nougarède.

Voici un dessin qui représente un moulin à bateaux sur

la Dordogne

, en aval de Sainte-Foy, au Pont de

la Beauze

:

moulon

reix

Deux barques sont fixées en parallèle par de grosses poutres. Sur la plus grosse est édifiée une cabane qui contient la meule dormante, la meule virante et le mécanisme. Entre les deux barques, un axe supporte la roue à aube.

Des chaînes énormes ancrent le moulin sur chaque rive. Une ou deux palissades rabattent le courant sur la roue à aube.

Les palissades et les chaînes gênaient les allées et venues des gabarriers. Il arrivait qu’ils échangent des insultes et des coups avec les meuniers. Parfois, une gabarre faisait naufrage après avoir ripé sur une chaîne.

Le plus ancien acte concernant ces deux moulins date de 1469. Des migrants viennent d’arriver pour repeupler cette région et la remettre en valeur. Le 9 août 1469, Léonard Gentillot afferme le moulin de

la Nougarède

au seigneur de Pineuilh. Il est question des attaches du moulin à bateaux, situées aux Carretiers (Archives dép. Gironde, C 4194 et Arch. Mun. Ste-Foy, DD 5, f° 15).

Plus d’un siècle s’écoule et, en 1587, Hellies Gentillot, descendant de Léonard, est devenu propriétaire du Moulin, en indivision avec un autre bourgeois et marchand de Sainte-Foy, Pierre Fargues. Le 21 mars 1587, il afferme sa moitié de moulin à Berny Imbert dit Brethon et à Louis Maubert, meuniers, qui habitant au Fleix. L’acte précise que le Moulin est situé “au lieu appelé au Sac, autrement appelé au Pas de Catte Merlus (Archives dép. Gironde, 3 E 20 959).

Ce contrat fut-il exécute immédiatement, ou Elie Gentillot et Pierre Fargues possédaient-ils un second Moulin proche de celui-ci ? Le 26 mars suivant, Gentillot loue une moitié de Moulin à Arnauld de

la Gerety

et Jacques Guilhou et Arnauld Gaschet, meuniers, habitants de

la Geretty

, du village du Sac, Guilhou et Gaschet du Fleix (Archives dép. Gironde, 3 E 20 959).

Deux meuniers pour s’occuper d’une moitié de moulin, c’est dire que ce moulin demande un travail considérable. Notons que les meuniers habitant sur la rive gauche et sur la rive droite de

la Dordogne.

 

Citons quelques actes qui concernent ces deux moulins et les meuniers qui demeurent aux Carretiers.

Le 10 décembre 1686, les deux moulins sont vendus (Archives dép. Gironde, C 4108).

Ensuite, de 1701 à 1903,  les biens des Carretiers restent dans une famille de meuniers, les Fauveau, puis, par le mariage d’une fille Fauveau avec un Audebert, ils passent dans cette autre famille de meuniers. Voici plusieurs actes se rapportant à cette famille :

Le 6 septembre 1701, partage entre Pierre et Jean Fauveau frères, meuniers, fils de feu Guilhem meunier et de Marie Peysonnier de biens aux Carretiers, au Sacq et d’une maison à Ste-Foy (Archives dép. Gironde, 8 J 690. Ensuite, en 1716, Jacques Fauveau afferme le moulin de la Nougarède (Archives dép. Gironde, 8 J 690). Le 17 juillet 1718. Pierre et Jacques Fauveau, frères, meuniers au Sac et aux Carretyiers achètent un moulin à bateaux situé aux Carretiers à Elisabeth Tholomas veuve Chillaud ( Idem, et 3 E 42 550).

En 1723, Jean Fauveau, meunier à

la Nougarède

, fait son testament. Il a pour épouse Marie Breffy, qui lui a donné trois enfants, Pierre, Samuel et Marie (Arch. Dép. Gironde, 8 J 690).

Au cours des successions, le moulin des Carretiers devient indivis entre 6 membres de la famille Fauveau. Le 5 novembre 1769, Jeanne Fauveau, épouse de Jean Matignon, afferme une sixième partie de ce moulin à Jean Laneau, meunier, habitant aux Carretiers (Arch. Dép. Gironde, 3 E 42 571).

En 1773, Marie Guy, veuve de Simon Fauveau, meunier, et Isaac Audebert, son gendre, meunier, prennent la gestion du moulin (Arch. Dép. Gironde, 3 E 42 619).

Au début de l’année 1830, un hiver terrible frappa cette région. La rivière gela d’une rive à l’autre et la glace était tellement épaisse que l’on pouvait faire traverser une charrette tirée par un attelage de bœufs.

Au dégel, la débâcle emporta ou coula tous les moulins à bateaux installés sur la rivière, en pays foyen. L’administration s’en réjouit : depuis plus de trois siècles, elle avait essayé en vain de les faire supprimer pour libérer la navigation sur

la Dordogne.

La

débâcle a enfin réalisé ce qu’elle n’avait pu faire.

A l’époque, le moulin des Carretiers appartenait aux frères Audebert et à MM. Bonneau et Borie. Ils décidèrent de renflouer et de réparer leur moulin à bateaux. L’opération se déroula le 30 juillet 1830. L’entreprise attira la foule, et le maire de la commune en dressa un procès-verbal :

Remise à l'eau du moulin à bateau de

la Nougarède.

Aujourd'hui trente juillet mil huit cent trente à six heures du matin nous maire de la commune de Saint Avit du Moiron canton de Sainte Foy arrondissement de Libourne département de

la Gironde

instruit par la voix publique qu'on étoit sur le point de mettre à l'eau le moulin à battau appellé de

la Nougarède

dependant de cette commune qui avait été fracassé par la gelée dernière et qui venoit d'être reparé, nous nous y sommes transportés où étant, avons en effet trouvé un nombre considérable de personnes au bord de la riviere occupés avec la plus grande ardeur à remettre ce moulin en place et leur ayant demandé par quel ordre ils s'occupoient à cette entreprise tous ont repondu que c'etoit l'urgente necessité qui les contraignoient à placer ce moulin pour avoir de la farine attendu qu'ils étoient presque tous à la faim faute de pouvoir s'en procurer, ayant ensuite demandé aux propriétaires de ce moulin pourquoi ils consentoient à le faire placer sans en avoir prealablement reçu l'ordre des autorités, ils m'ont repondu que la multitude des habitants les avoient en quelque maniere forcés a y consentir par rapport au manque de farine qu'ils ne peuvent leur procurer attendu que les ruisseaux sur lesquels sont sis plusieurs moulins qui les en avoient entretenus jusqu'à ce jour manquent absolument d'eau et que quelques moulins à vent ausquels ils avoient recours ne peuvent non plus leur en procurer faute de vent. De tout quoi avons fait et dresssé le present procés verbal à Saint Avit du Moiron les jours mois et an susdits. Goubier maire (
Doc privé).

Mis devant le fait accompli, l’administration déclara que le moulin gênait le passage des gabarres. Ses propriétaires tentèrent de le préserver en le déplaçant. Ils prétendirent l'enlever de la passe utilisée par les gabarriers. Le préfet détermina un emplacement sur l'efficacité duquel le maire de Pineuilh émit des doutes. En fin de compte, les propriétaires du moulin des Carretiers acceptèrent l'indemnité qui leur fut proposée pour faire démolir leur usine flottante. Le 18 avril 1837, le préfet leur alloua la somme élevée de 22 500 francs (Arch. Mun. Pineuilh, non classé).

A partir de 1839, la famille Audebert acheta divers lopins de terre et Carretiers et à proximité, aux Vacants. Ils possédaient en particulier la terre et la pacage situés entre leur maison et la rivière. Avant 1850, les Audebert allèrent habiter au Fleix.

audebert

A partir des années 1870, elle commença à vendre ces biens. Elle vendit la maison en 1882. En 1903, Georges Imbert, qui habitait au Sac, acheta un des derniers lopins de terre disponibles.

Annexes

1 - 1587, le 21 mars. Arch. dép. Gironde, 3 E 20 959.       

Afferme du moulin du Sac.

            L'an mille cinq cens quatre vingtz sept et le vingt uniesme jour du moys de mars appres midy regnant Henry par la grace de Dieu roy de France et de Poulloigne dans la ville de Saincte Foy sur Dordoigne en Agennois en la maison et presance de moy notaire royal soubz signe et des tesmoingtz bas escriptz et nommes

            a este personnellement constitue Hellies Gentillot filz de feu Cristophle, bourgeois et marchand habitant de la presant ville,

            lequel de son bon gre et vollonte a afferme et par ces presantes afferme pour demye annee prochaine qui a commence le jour de hier vingtiesme jour du presant moys et finissant ladicte demye annee complecte et revollue

            A Berny Ymbert dict Brethon et Loys Maubert mousniers habitans de la parroissse du Fleix, de la parroissse du Fleix en Perigort presans et acceptans, sacvoir est la moytie d'ung moullin a bapteau naviguable sur la riviere de Dordoigne que est sciz et scittue au lieu appelle au Sac aultremant appelle au Pas du Catte merlus qu'est par commun et indivis avec Gentillot et Pierre Fargues et ce aulx pactes et conditions que cy ampres ensuyvent

            C'est que pour raison d'icelle afferme lesdicts Ymbert et Maubert fermiers seront tenus comme ont promis bailher et dellivrer aususdict Gentillot present et acceptant, scavoir est quatre pippes et demye de bled mesture bonne et marchande mesure deladicte presant ville et telle que ledict moullin gagnera,

            lequel bled lesdicts Ymbert et Maubert deront tenus payer comme dict est afferme c'est quatre boysseaulx dans quinze jours prochains deulx boysseaulx dans le moys de may prochain venant et le restant de moys en moys jusques en fin de ladicte afferme a peyne de tous despans dommaiges et interestz

            en ce aussy que lesdicts fermiers sont tenus faire toutes reparations necessaires audict moullin et en fournir aususdictes reparations pour ladicte moitie jusques a douze soulz et demy et dela en hors ou icelle monteroict plus que desdicts douze soulz et demy ledict Gentillot sera tenu les faire ensemble baliher troys au bois pour mectre en ladicte grand ruhe du premier jour et a este accorde que ou ledict moullin cesseroyct par guerre ou qu'il se romproyt de par droyt que ycelluy Gentillot sera tenu par desduyre pouir raison de ladicte afferme

            et a ce que dessus lesdictes partyes ont promis tenir garder et observer comme ? au contract et soubz obligation de leurs personnes et biens ... en presance de Arnauld de

la Garetye

de la parroisse de Cunege jurisdiction de Puyguilhem en Perigort et Jehan Boulduc dict Petit Jehan drappier habitant de la presant ville et de moy ... Hellies Gentillot, Laionie notaire royal.

            Contrat cancellé en octobre 1587.

2 - 17 juillet 1718. Arch. dép. Gironde, 3 E 42550

Vente du moulin des Carretiers à Jean et Jacques Fauveau.

            Le dix septiesme juillet mil sept cens dix huit dans la ville de Sainte Foy en Agenois par devant moy notaire royal soubsigne presens les temoins bas nommes a este presente dame Elisabet de Tholomas veuve de feu noble Anthoine de Chillaud escuyer sieur de Lalande Deffieux habitante de la present ville, de sa bonne vollonté a vendeu ceddé quitté et pour jamais dellaissé a Jean et Jacques Fauveau freres tous deux musniers et habitans du Saq et carretiers parroisse de Saint Avit Grave Moiron present juridiction icy presens et acceptans,

            scavoir est un moulin a batteau pas et attache d'icelluy deux chaines de fer une appellée grosse et l'autre retire moulan tournant et en bon estat garny de meules et rouhets cables a lever les meules barre de fer et marteaux a piquer, un batteau en dependant pour l'uzage dudit moulin ensemble le cheneviere et ruicage qui appartient a ladite dame le tout scis et scittué au devant dudit village des Carretiers, et le dit moulin sur la riviere de Dourdougne au devant dudit lieu des Carretiers et du rucage et cheneviere y enoncées et generallemant ce qui appartient a la dame audit lieu et de la maniere qu'elle en ajouy jusques a presant et que les meuniers a qui elle avoit afferme despuis peu l'ont jouy sans aucune reserve

            laditte venthe faitte pout tout ce qui est enoncé cy dessus pour la somme de deux mille deux cens livres

            laquelle somme de deux mille deux cens livres lesdits Fauveau freres seront teneus de payer sollidairement a ladite dame aux renonciations de divizion et discussion

            scavoir dans huit jours prochains deux cens livres et danas un an prochain la somme de trois cens livres jusques a final payement

            et cependant l'interest courra de ce jour de l'entiere somme mais a mezure que les pactes cy dessus reglés se payeront l'interest se diminuera accordé que toute fois que lors que lesdits Fauveau seront en estat de donner a la dame la somme de deux cens livres elle sera teneu de les prendre dans quel temps que desdits Fauveau luy voudront donner, les interests courens lors qu'ils fairont des payemens prehalablement payés et au moyen de la presente venthe ladite dame de Lalande c'est demize et devestue dudit moulin pas et attache et cheneviere et rivage et generallement tout ce qui appartenoit a ladite dame audit lieu,

            et en a vestu et saisy les acquereurs par le bails des presentes avec consentement qu'ils jouissent et dispozent de tout ce qui est cy dessus vendeu a leur plaizir et vollonte estant a present au lieu et place de ladite dame

            ...en presence de sieur Francois Vallet bourgeois et marchand de la present ville y habitant et Maistre Jacques Fourthon praticien habitant de la present ville tesmoins a ce requis qui ont signe avec ladite dame de Lalande et non lesdits Fauveau freres pour ne scavoir escrire de ce faire interpelles par moy

            Et pour la plus ample sureté de ladite venthe a este presens Noble Anthoine de Chillaud escuyer sieur de Lalande habitant de la present ville icy present de sa bonne vollonté a declaré consentir a la venthe cy dessus faitte par ladite dame sa mere et aprouver icelle.

            Jauge, notaire royal.

3 - 5 novembre 1769. Arch. dép. Gde, 3E 42571.

Afferme du moulin des Carretiers pour Jean Laneau munier de Jean Matignon dit Jeantille charpentier a batteau comme mary de Jeanne Fauveau pour 12 boisseaux de grains évalués

120 livres

.

            Aujourd'huy cinquieme novembre mille sept cent soixante neuf aprés midy dans la ville de Sainte Foy en agenois dans mon étude par devant moy notaire royal soussigné presens les temoins bas nommés a été présent Jean Matignon dit Jeantille charpentier à batteau habitant du lieu du Cuga parroisse de Saint Aulaye jurisdiction de Montravel en Périgord agissant au nom et comme mary de Jeanne Fauveau, lequel de sa bonne volonté a affermé et afferme pas ces presentes pour le temps et espace de sept années complettes et revolues et consecutives qui ont commancé le vingt cinq octobre dernier et finiront a pareil et semblable jour de la derniere d'icelles, a Jean Laneau munier habitant du lieu des Charretiers parroisse de Saint Avid Grave Moiron jurisdiction dudit Sainte Foy icy present et acceptant, scavoir est la sixieme partie du moulin navin ou a nef faisant partie des droits de ladite Fauveau sa femme et indivis entr'elle Marie Fauveau sa soeur femme dudit Laneau, ledit Laneau comme acquéreur de Jean Fauveau son beaufrere, Siméon , Jacques, et Pierre Fauveau freres, avec son pas et attache situé [ a été ajouté : " sur la riviere de Dordogne " ] au lieu de

la Nouguerede

(Nougarède) susdite parroisse de Saint Avid du Moiron ensemble ses agrées et assortiments, consistant en marteaux, barre de fer, cable de meule et de sac, serre de fer et gabarrot, iceluy moulin tournant et faisant farine et tout ainsi et de meme qu'il la precedemment exploitée [ a été ajouté : " demeure aussy compris dans la presente ferme une piece de chenevire que ledit Matignon possede audit lieu des Charretiers lieu appellé aux Vacans, et non le rivage qui le borde le le long de la rivière " ] pendant lequel temps a promis ledit Laneau de bien regir et gouverner ladite sixieme de moulin en bon menager et pere de famille, le preserver de touts accidents autant qu'il sera en son pouvoir, entretenir et faire raccomoder quand ils en auront besoin les roues et rouets dudit moulin en sorte que ledit Matignon ne soit tenu que d'entretenir pour sa portion les vaisseaux arbres tournant, paux, piquets et chaine dudit moulin, et a l'egard des meulles a été convenu que sy pendant le cours de la presente ferme elles ont besoin de reparations ou d'etre refaites a neuf le bailleur en payera la moitié de ladite sixieme parte, le preneur l'autre,comme ainsy qu'a la fin d'icelle ledit preneur luy remettra le meme nombre d'outils qu'il est cy dessus speciffié, que le gabarrot qui est actuellement de la valleur de trente neuf livres sera laissé par le preneur de la meme valleur a la fin de ladite ferme pour que le bailleur en prenne sa portion, et s'il le fait refaire il sera tenu de luy faire bon du surplus pour ce qui le concerne.

            La presante ferme ainsy faite pour les sept années et pour et moyenant le nombre et quantité de douze boisseaux de bled pour chacune d'icelles scavoir deux boisseaux froment et dix boisseaux de meture mesure dudit Sainte Foy, tels que ledit moulin les gagnera, payables en douze partes qui seront d'un boisseau de froment et meture chaque mois, le premier desquels echera le vingt cinq du present mois et ainsi de mois en mois jusqu'a la fin de ladite ferme sans qu'un parte puisse retarder l'autre ny courir sur l'autre a peine de tous depens domages interets, moyennant quoy s'oblige ledit Matignon audit nom de faire jouir plainement et paisiblement ledit Laneau de ladite sixieme de moulin et la luy garantir de tous troubles et eviction et de payer les vingtiemes dont ladite sixieme de moulin peut et pourra etre chargée, les capitations et rentes seigneurialles seront payées par ledit Laneau sans diminution du prix de la presente ferme,

            au surplus declarent lesdits Matignon et Laneau etre presentement venus a compte tant des prix de ferme qui ont couru jusqu'a ce jour, que des sommes qu'ils ont fourny l'un et l'autre pour les reparations des portions qui le concerne dans ledit moulin et generallement de toutes les affaires qu'ils ont eu ensemble a cet egard, et par le resultat d'iceluy ils se sont trouvés entierement quittes et se quitterent respectivement avec promesse de ne se faire l'un l'autre aucune demande.

            Declarant ledits Matignon et Laneau que les grains cy dessus especiffiés sont annuelement de la valleur de cent vingt livres,

            Et pour l'entretenement de tout ce que dessus les parties ont obligé affecté et hipotequé tous et un chacun leurs biens meubles et immeubles presens et avenir quelles ont soumis a toute rigueur de justice et a moy notaire elles ont requis acte que leur ay octroyé en presence de sieur Mathieu Mille cavalier de la marechaussée a la residence de cette ville y habitant et de sieur Pierre Duvillard maitre perruquier habitant aussy de cette ville, temoins et ce requis et appellés qui ont signé non les parties pour ne scavoir ecrire ainsy qu'elles ont declaré de ce faire duement requis et interpellées par moy

            P Duvillard aprouvant le ranvoit

            Mille aprouvant les ranvois

            Rochefort notaire royal.

            Controllé a Sainte Foy le 5 novembre 1769, f° 30 recu vingt

            six sols compris le denier pour livre, Collavon.

4 - 1778, le 9 juin. Marie Guy, veuve de Simon Fauveau, meunier, habitante du lieu des Carretiers, paroisse de Saint Avid du Moiron, adresse cet acte à sieur Jean Dumas, négociant à Bordeaux et à Jean Gemon ayné, maitre de batteau habitant du Port de Pessac, leur a dit que par contrat du 28 septembre 1773, Pierre et autre Pierre Dumas, leurs frères et beau-frères affermèrent à la dirigeante et à Izaac Audebert, son gendre, leur moulin navin ou a nef de

la Nougarède

pour cinq années consécutives, commençant le premier octobre. Mais une Pierre Dumas jeune, non intervenu dans la signature de l'afferme, avait exigé le tiers du payement de celle-ci. D'où procès entre la plaignante et divers Dumas (Arch. 3 E 42 619).

5 - 1778, le 13 juin. Quittance pour Marie Guy et Izaac Audubert, meunier, habitant au lieu des Carretiers, paroisse de Saint Avit du Moiron, de sieur Pierre Marchand (Arch. dép. Gde, 3 E 42 619).

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Le pays foyen
Newsletter
Publicité