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Le pays foyen
27 avril 2010

Poésie du curé d'Eynesse, en 1640

Le fonds Delpit des Archives municipales de Bordeaux contient cette poésie écrite par le curé d'Eynesse en 1640.

C'est un hommage à Monsieur de Saint-Aulaire, gentilhomme du pays foyen, qui a trouvé la mort au service du Roy.

Pour faciliter la lecture, j'ai donné l'orthographe actuelle.

"A Monsieur

Monsieur de St Aulaire, capitaine en chef pour le roi, au régiment de la Couronne.

A St Aulaire, Epigramme à Monsieur de Saint Aulaire pour l'année 1640.

Saint Aulaire a cherché la mort jusque dans l'Arabie

Mais il est revenu chargé d'un riche lot

Afin qu'il mourut au sein de sa patrie,

Rendant à son tombeau et son corps et ses os.

La terre, ni la mer, l'onde, ni les abîmes

N'ont pu anéantir le coeur d'un tel seigneur

Souplant aux lois du prince, vivant en ses régimes,

C'est donc la pépinière où croîtra son honneur.

Galoppe tes bretonnes (1), la rouge et la noire,

A servir ce grand Louis duquel la récompense

Couronne de lauriers. Tu floriras en gloire

Et tous tes beaux exploits couleront par la France.

Saint Aulaire, aime celui qui t'honore,

A ce tu ne manqueras pas,

Car du levant jusqu'à l'aurore,

Eynesse (2) pour ami tu auras,

Et de l'aurore au levant,

Eynesse t'est obéissant.

Adieu.

1 - Bretonne rouge et la noire, ce sont deux cavales de ce poil que M. de St Aulaire amena.

2 - Eynesse, c'est l'auteur de ces vers excellents, qui étant curé d'Eynesse, prend le nom de sa paroisse".

Vers excellents par leur effet sur l'auditoire qui les entendit déclamer à l'époque. Mais aujourd'hui... On relève les métaphores creuses : "il est revenu chargé d'un riche lot" ; les insistances loufoques : "rendant au tombeau et son corps et ses os" - il aurait donc pu "rendre au tombeau" son corps sans ses os ? ; les formules emphatiques et insensées : "de l'aurore au levant" - l'aurore indiquant un moment dans la journée et le levant une direction géographique, comment peut-on passer d'un temps à un lieu ?

L'auteur se sera-t-il laissé submerger par ses sentiments ? Il aura cependant sacrifié à la mode de son époque.

Qui est ce Saint-Aulaire ? Je l'ignore. Il appartient à la famille de Beaupoil de Saint-Aulaire, mentionnée dans l'Armorial du Périgord publié par Alfred de Froidefond en 1858.

Quand au curé d'Eynesse, je ne connais pas non plus son nom, mais il sera facile à découvrir : les Archives municipales de Sainte-Foy conservent le registre des baptêmes, mariages et sépultures tenu par ce prêtre.

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Commentaires
J
Laure, l'église d'Eynesse a été édifiée dans la seconde moitié du 19ème siècle. Et avant ? Il est probable qu'elle se dressait à l'emplacement qu'occupe aujourd'hui le temple : en tous cas, c'était l'emplacement du vieux cimetière. A l'occasion de divers travaux - gaz, eau, réfection récente de la place, on a trouvé des sarcophages et des éléments de squelettes. Datation ? 12e, 13e siècle pour les sarcophages ? Les entreprises ont évité de signaler leurs découvertes aux services de la DRAC, à Bordeaux, pour éviter de retarder leurs travaux... Je ferai un jour un article sur cette question. Jean
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L
C'est chouette de nous donner à lire des textes bref -hélas on a pas toujours le temps- rédigé à uen autre époque.<br /> Mais en 1640 la Réforme devati déjà parcourir le pays ? A eynesse, comme dans beaucoup de village du coin, je n'apprends à personne, l'église est reléguée en périphérie, en lisière, du village (Eynesse, Pessac sur/D. En 1640, il faudrait connaitre la position de la région foyen par rapport au roi Louis (je sais je suis bien ignorante), bref, j'aimerai bien qu'on m'en dise un peu plus car mes notions histoires -mahleureusement -ne vont pas jusqu'à cet endroit, bien que j'y sois presque née.Merci d'avoir mis en ligne ce texte.<br /> Laure (d'Eynesse)
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