Le blog

L'article sur l'avion allant participer à la guerre d'Espagne a été très regardé ces derniers jours. Voici la fréquentation du blog le 5 juin dernier :

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et M. David Gesali a écrit ce commentaire :

André
Cher ami.
Il m'a fait beaucoup d'illusion voir ces photos magnifiques de l'avion Avia Bh-33 que mon ami André Autrique a piloté en Espagne.
Andre a porté cet avion jusqu'à Barcelone, où il a été reçu comme un héros. Immédiatement les autorités l'ont logé dans un hôtel luxueux et ils lui ont donné la nationalité espagnole.
Il a profité de ce doux moment, en perdant tout contact avec l'Avia.
Par la suite André a piloté des avions fabriqués en France dans la guerre de l'Espagne, et pendant la Bataille de l'Ebre, les avions Polikarpov I-15 Chato. Je termine la guerre dans l'escadrille d'avions Gourdou de défense de côtes, en abandonnant l'Espagne en direction de la France en 1939. Avec l'arrivée de la démocratie à l'Espagne je rentre où il a eu son dernier destin dans une petite ville côtière de la contrée catalane de l'Ampurdà, où je jouis de la fin de sa vie, lieu où par mon penchant aux avions de la guerre de l'Espagne, je l'ai connu.

* * *

Visite d'un ami et de sa compagne. Il a commencé à lire le cahier que les Amis de Sainte-Foy ont consacré aux Juifs repliés et installés ici pendant la dernière guerre et il admire la recherche historique effectuée. Sauf qu'il n'y a aucune recherche historique dans ce travail : des témoignages non vérifiés et c'est tout... Quelques témoignages passent sous silence la collaboration politique et/ou économique des ascendants directs des témoins dont il est question. L'un, donné par un ancien résistant, accumule des faits inventés aussi glorifiants que faux, l'autre, donné par le fils d'un ancien résistant passe sous silence un document - et donc des faits - pour le moins dérangeant, etc...

"Mais l'auteur du cahier a eu du mérite à faire cette recherche" ! s'exclame mon interlocuteur. Ne s'agissant pas d'un travail d'histoire, il faut chercher ailleurs la perspective où intervient ce mérite. Pour le moment, nulle part. Dans quelques décennies, quand s'ouvriront entièrement les archives de l'époque, apparaîtront les figures de ce membre de la commission d'amnistie franco-italienne, de ce conseiller municipal foyen maréchaliste jusqu'au bout et fermement antisémite "apuré" par la Résistance quand les Allemands quittèrent notre région, de ce foyen mis à l'amende par la Résistance, etc... dont les descendants, dans ce cahier, ont caché ces traits pour glorifier leur action pendant la dernière guerre. Le temps aura passé et nous ne serons plus là pour mesurer les discordances entre la relation d'une réalité et la réalité.

* * *

Une jeune femme me parle de la recherche qu'elle veut entreprendre sur la noblesse protestante de la région et ses vignobles. Vaste sujet dont les cadres géographiques et chonologiques restent à définir. La juridiction ou le canton de Sainte-Foy, autrement dit, une limite administrative de l'ancien régime ou actuelle ? La Réforme apparaît ici en 1542 mais la noblesse n'y adhère massivement que vers 1561. Ce n'est pas la seule difficulté. Que sait-on de la noblesse de la juridiction de Sainte-Foy depuis 1542 ? Bien peu de choses en général, et concernant telle ou telle famille, presque rien. Quant à leurs domaines, ce sont encore des terres inconnues dont rien n'apparaît, pas plus la proportion de vignes, de terres emblavées, de prés, de bois, de jardins et de vergers, que les profits directs ou non qu'ils en tirent.

Bien sûr, il y a un travail remarquable à entreprendre, pour dégager d'éventuels caractères spécifiques de cette noblesse protestante, comparés à ceux de la noblesse d'avant la Réforme, de la noblesse catholique et des agriculteurs roturiers, tous avec leurs propres vignobles.  

On tombera vite sur des lieux courants à vérifier et dont la valeur reste à déterminer, par exemple, la création des caves coopératives par des protestants dans les années 1930, l'adoption des vignes hautes toujours par des protestants dans les années 1970. Mais quelle part la noblesse protestante a-t-elle prise dans ces inovations ? Aucune, je le crains.

Les périodes de crise donnent ou donneraient des images à traits forcés de cette noblesse protestante et de ses vignobles. Voici plusieurs exemples, autant de thèmes de longues, très longues recherches : la réformation du domaine royal en pays foyen au début du 17ème siècle ; la Révocation de l'Edit de Nantes ; la confiscation des biens des émigrés, pendant la Révolution française et le dédommagement effectué en pays foyen à la fin des années 1820, la délimitation des zones d'appellation contrôlée, au début du 20ème siècle, les deux guerres mondiales. Et aussi, l'anéantissement quasi total du vignoble lors des hivers de 1709, 1776 et 1830, et par le phylloxéra, de 1873 à 1876. Comment la noblesse protestante foyenne a-t-elle réagi dans ces circonstances, et en quoi ses réactions se sont-elles distinguées de celles de la noblesse catholique et des roturiers ?

Aborder le quotidien fera ressortir un type de gestion dont on pourrait penser qu'elle se perpétuerait comme un long fleuve tranquille s'il n'y avait pas ces crises régulières, profondes, et de natures diverses et une évolution de la société dont il sera question plus bas.

Un cadre chronologique large amène à considérer les modes de transmission du patrimoine et son éventuel accroissement par des alliances judicieusement préparées. L'étude de ces alliances qui sont autant patrimoniales que familiales portera la recherche en dehors du cadre géographique limité à la juridiction ou au canton de Sainte-Foy. Et pourquoi pas ?

La noblesse protestante foyenne n'est pas restée dans ses châteaux entourés de vignobles. Elle a été attirée par la magistrature et les armes. Est-ce l'un de ses caractères spécifiques et constants ? Une fois de plus, la réponse demande de longues recherches.

Du milieu du 16ème siècle à nos jours, le "décor" évolue. La féodalité de 1541 est bien différente de la monarchie du "siècle des Lumières" et les avatars de la bourgeoisie, au 19ème siècle et jusqu'à nos jours, présentent un kaléidoscope social et économique dont cette noblesse protestante locale subit, accompagne ou contribue à favoriser l'évolution.

La boucle sera-t-elle bouclée quand on aura considéré la noblesse locale et ses vignobles avant l'arrivée de la Réforme en pays foyen ? Non : il restera à considérer les travaux de la vigne, jusqu'à la vendange et à la vente des vins, et à déterminer la part qu'y prirent ces nobles de confession protestante et les innovations éventuelles qu'ils y ont apportées.

La noblesse protestante locale et ses vignobles : un sujet fascinant, difficile, "hénaurme", comme aurait dit Flaubert et qui demande, pour être traîté, une ou plusieurs vies de Bénédictins.

Comments

[Jean]

Marie-Jeanne, tu ne manques pas d'humour !

[MJ Lespine-Parat]

N'ai rien compris à ce blog !!! ....