Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le pays foyen
10 juillet 2018

Travail, profit et patrimoine dans l'histoire du pays foyen

Reclusiennes 2018, l'argent … content

Plan de recherches, à terminer et à compléter

 

Le sujet : longue durée, cadre spatial limité (Ste-Foy et son terroir)

Quels furent les rapports entre travail, profit et patrimoine, sont-ils variables, comment mettre en évidence des variations, en fonction de quels paramètres, des crises aux périodes de stabilité...

Mettre en évidence les fluctuations entre le profit apporté par le travail, la valeur de argent et le patrimoine constitué (la notion de "franc constant" est étrangère à cette recherche - et à la réalité historique). Définir la capacité d'épargne et constater l'usage qui en fut fait (train de vie ET accroissement du patrimoine).

Qui fut capable d'épargner ? quand ? Dans quel milieu et avec quelles pratiques professionnelles ?   

Début d'inventaire des éléments disponibles.

Ce qui pose des question passionnantes de méthode : quelles distinctions un historien fera-t-il entre faits et concepts, quelles analogies etablir entre concept et jugement de valeur, etc.

Faut-il éviter ou pas de donner d'une réalité historique une image abstraite sous forme de concept ? Comment ? Le concept fige un état des lieux + ou – partiel au risque d'en faire un archétype, etc.

« Balayage » chronologique, puis repérage thématique ?

A la fin de chaque chapitre, la rubrique "Documents" donne quelques références. Je n'ai pas indiqué de références dans les dépôts d'archives publiques ni dans les fonds d'archives privées.  

 

1 – Les débuts de la bastide 1255 – années 1300 

- Les conditions de la richesse : la Dordogne (la route qui marche, droits de péage, droits de passage en particulier sur le sel) et un vaste terroir (jusqu'à St-Astier de Duras).

- Un atout (d'un point de vue actuel) : beaucoup de terres libres de droits seigneuriaux.

- Bayles nommés et payés de moins en moins par l'administration. Puis, administrateurs achetant cet office de plus en plus cher.

- Testament de Gavaudun.

- Projet de construire un pont avec le produit des revenus du port. Projet sans suite.

Les tarifs du marché à Sainte-Foy fin 14ème (de tête) dans l'Esclapot. 

Recherche à mener : foires rurales (toponymie, le Pré des Echanges à Ligueux, le Marchet à Pineuilh, le Marché à Montcaret, Fondefière à Margueron, cas de la Madeleine des Brandes à Minzac, etc.) et foires « urbaines » (Ste-Foy, des hameaux ?). Production et échanges liés aux activités rurales ==> troc ? Evolution des foires.

Documents : collection Rymer, articles et ouvrages d'Yves Dossat, Marthe Marsac, Marchegay. Divers cartulaires.

 

2 – Renouveau des années 1460.

- Après la bataille de Castillon (1453) : mise en place des conditions de la relance économique. Les migrants. Eléments de vie et de production.

- Droits de péage sur la rivière, droits de passage (exemple de la laine anglaise amenée par route dans la narbonnaise puis, par cabotage, en Italie où elle est lavée, apprêtée, teinte et tissée. Les tissus étaient vendus pendant les foires de Champagne).

- vers 1460, mise en place des rentes (impôts) sur la terre (vers 1620, première augmentation de cet impôt; la seconde intervint vers 1740 et la troisième, vers 1780, fut emportée par la Révolution).

- Stabilité obligée de l'habitat et du travail agricole; et des profits ?

- La dîme, prélevée de nouveau vers 1470, au 11ème du profit. Mais dans quelles conditions ?

- Fin du 16ème siècle, un cas de protectionnisme foyen concernant la production de chaussures. 

Documents : dossiers sur le renouveau économique des années 1453-1480. droits de péage à Lamothe-Montravel (vers 1475). Thèse de Claudine Cordier. 

 

3 – L'exemple des années 1620

- réformation du domaine du roi

- 1ère augmentation de la rente terrienne.

- impositions individuelles et non plus globales ==> premiers terriers individuels

- émergence de familles bourgeoises, leur main-mise dans tous les domaines (économie en particulier) ==> Pierre Rigaud et ses trois fils, E. Fauveau (cf. Arch. dép. Gde, 8 J 689 et 690), avec Bosmorel, l'aperçu des doubles professions (tanneur et marchand de bois en l'occurrence).

- importance nouvelle (?) de la vigne : on plante beaucoup de vignes (les Plantes de Vidal à Pineuilh, à St-Antoine de Breuilh, exemple de Ligueux, exemples d'Etienne Fauveau, de la famille Rigaud, etc.)

- La tentation de l'escroquerie (exemple d'Etienne Goutte, commissaire chargé de la réformation du domaine du roi).

- Etablir la mercuriale du blé depuis 1590.

- Le bail à fief nouveau et le bail à cheptel (afferme d'animaux) illustrent des rapports particuliers entre travail et profit : au bout de 5 ans, le "brassier" (travailleur à bras) qui a reçu une parcelle à défricher, y a planté et fait venir la vigne, devient propriétaire de la moitié de cette parcelle. Celui qui a reçu des animaux en fermage devient propriétaire de la moitié du croît. J'ai repéré ces pratiques dans des actes de notaires passés entre 1590 et 1620. Avant et après, qu'en est-il ? Autant les utiliser comme "fossiles directeurs". 

Une société en mal d'argent - et de nourriture ? Crises frumentaires et argent frais. Les emprunts réguliers, les termes habituels, pourquoi emprunter, vivre pauvre. Qui prête de l'argent ? Contre quoi ? Pas de banque en pays foyen. Mais l'hôpital, de petits nobles et de riches bourgeois. Pour quel intérêt ?

Vente d'un bout de terre pour se libérer d'une dette (Dernier cas noté : 1911). 

Documents : articles et notes perso. sur les contrats de notaires foyens, de 1589 à 1621, meuniers et moulins du pays foyen, terrier de 1621, etc.

 

4 – Le 18ème siècle et la mutation des années 1740.

- périodes de remembrement et d'éparpillement des exploitations.

- commerce du vin (Hollande, Angleterre, nord de la France et de l'Espagne).

- hôtels particuliers (apparition des couloirs).

- le débordement du 7 mars 1783 emporta une maison qui se trouvait en bas de l'actuelle rue V. Hugo. C'était la dernière maison sur le côté droit de la rue, avant la rivière, une petite maison à colombages. Elle contenait 17 barriques de vin blanc que l'eau emporta. Les 17 barriques valaient plus cher que la maison. Autre type de "fossile directeur" ?

Documents : articles perso. sur l'évolution des propriétés à Margueron et St-Avit de Soulèges au 18e siècle, sur les vagues d'urbanisation de Ste-Foy. Livres de raison d'une exploitation agricole de Vélines de 1730 à 1970 environ (quelques manques, fonds J. V.). Notes sur les vins de Ste-Foy et du Pays de Nouvelle Conquête. Ouvrages de Jouanel et Beauroy sur le commerce des vins avec la Hollande.

 

5 – Le 19 ème siècle.

- L'industrialisation n'a pas concerné le pays foyen. Parler de société "pré-industrielle", de passage à "l'industrialisation", n'a pas de sens. 

- Des perspectives fausses et/ou partielles : autosuffisance, autarcie, protectionnisme, immobilité sociale... Pour Fernand Braudel, l'autosuffisance s'accompagne du troc des produits et des services dans un rayon très court. On constate des échanges analogues à Sainte-Foy au début du 17ème siècle. Les écrits qui en témoignent concernent toujours des ventes ou des achats réglés en argent. Le troc avait-il subsisté ? 3 "cercles" d'échanges : le pays foyen (en particulier la juridiction de Ste-Foy), les terroirs proches (en particulier pour le blé) et des zones éloignées où se vendaient les vins. Description de ces 3 "cercles", nature des échanges dans chacun d'eux... D'où vient l'argent frais ?

- Le pays foyen reste rural et reçoit les effets d'une "industrialisation" qui lui est extérieure. Aux quatre sources d'énergie traditionnelles (force humaine, force animale, eau, vent) s'ajoutent trois sources d'énergie nouvelles : force motrice vers 1850 (minoteries, fin des moulins à vent et à eau), gaz vers 1860, électricité à partir de 1908.

- Goudronnage des routes (vers 1860, la première route goudronnée au monde se trouve à Pineuilh), le fil de fer se répand (à partir de 1860) ciment et béton armé (à partir de 1875), le chemin de fer à Ste-Foy (1875, merci à Christian Gindra).

- Vague d'urbanisation, de la crise du phylloxéra à 1910 environ. Cas de la Macchabée à Ste-Foy. Niveau des profits et des salaires. Un prolétariat catholique ? A la campagne ?  

- Caisse d'épargne locale, date de création et histoire ?

- A partir de 1850, des sociétés de secours apparaissent à Ste-Foy et dans ses environs. Elles s'adressent à de petites gens, ayant une faible capacité d'épargne.

- Dater l'apparition des banques à Ste-Foy, toutes étant au départ des banques privées.

- Définir le rythme et la nature des changements à partir de 1850 environ, jusqu'à la vague considérable d'urbanisation à Ste-Foy et dans les "chefs-lieux" des communes (comme on disait alors), de 1870 à 1910 environ.

- Le développement du bénévolat.

Documents :  Carnets de dépenses quotidiennes (seconde moitié 19ème siècle). Recueil des Maires, actes administratifs, etc., mes articles, ouvrages sur l'électrification de la vallée de la Dordogne, sur l'histoire du Crédit mutuel agricole en Gironde, ouvrages donnant les prix faits en maçonnerie, catalogues et tarifs de grilles de balcons en fonte, etc. mes dossiers sur l'usine à gaz, le fil de fer... Articles de Drouin et Goasguen.

 

 6 – La Grande Guerre et ses conséquences.

- Forte augmentation des prix après 1918, arrivée d'une main d'oeuvre italienne. Salaires des ouvriers en baisse (?).

- Impôt sur le revenu. Valeur libératoire de l'or.  

- Les emprunts russes.

- Faillites, concentration 

Documents : article signé de Jouvenel dans la Revue des Deux Mondes (1924), mémoire sur l'arrivée des Italiens en pays foyen. Politique salariale des Ets Grenouilleau.

 

7 – de 1936 aux années 1970 : chant du cygne pour les uns, émergence des autres.

- Je pense que l'occupation allemande, de juin-juillet 1940 à fin août 1944, marque ici "la fin des terroirs", pour reprendre le titre de l'ouvrage célèbre de Weber, dans une ambiance d'antagonisme et/ou d'indifférence entre nantis et précaires.

- Après la libération du pays foyen, la gauche et le pouvoir. 

- Mercantis et profits de guerre.

- Politique salariale du "patronat" local (Ets Grenouilleau, hôpital,...). 

- Les trente glorieuses en pays foyen. Liquidation progressive des patrimoines "importants" (vastes exploitations, châteaux, belles demeures, temples) ==> vers un "éparpillement" ? Les terroirs commencent à se déliter ; à Ste-Foy, la vie de quartier disparait peu à peu avec la propagation de la télévision, l'installation de la première grande surface, etc.

 

Thèmes de recherches :

- passage du secteur primaire (agriculture, pêche...) au secteur tertiaire (reflets "politiques" local des évolutions : physiocrates du 18ème s., penseurs sociaux, économistes... du 19ème, etc.).

- Les doubles professions : gens de rivière et paysans, tuilier-paysan (famille Filet à Monfaucon par exemple), meunier ou boulanger - agriculteur... Cas de Bosmorel au début du 17ème siècle à Ste-Foy. Famille Comme aux Lèves à la fin du 19ème siècle.

- Les crises : famines, épidémies, Réforme, Révolution, guerres, etc.

- Une impression comme hypothèse de travail : des périodes de forte expansion économique : fondation, années 1460, 1620, 1740, fin 19e siècle, qui modifient les rapports entre travail et profit (pour qui ?). Pendant des siècles, du travail pour tous, certes, mais pour quel "salaire" ? Précarité des travailleurs manuels. Moyens volontaires ou pas pour la maintenir.

Plan de recherche, qui veut m'aider sera le bienvenu.  

  

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Le pays foyen
Newsletter
Publicité