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Le pays foyen
5 juillet 2008

Le pont suspendu

1 - La construction (1827-1829)

La construction du pont suspendu de Sainte-Foy est autorisée par une Ordonnance du Roi du 28 août 1827. Les travaux de construction sont terminés en 1829.

Voici le texte de l'ordonnance royale. Il fut publié par M. le Docteur Sandler dans la Revue Historique et Archéologique du Libournais en 1976 (cliquez sur les images pour les agrandir) :

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Dans son "Histoire de Libourne et des autres villes de son arrondissement", parue 16 ans après le lancement du pont, en 1845, Raymond Guinodie ne lui consacre qu'une ligne : "En 1829 on a jeté sur la Dordogne, devant Sainte-Foy, un pont suspendu".

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A l'époque, ce fut pourtant l'un des premiers ponts suspendus de France et l'un des plus modernes. Il se composait de deux travées de 74 mètres chacune, soit une portée totale de 148 mètres, ce qui était alors considérable. Les vieux foyens, qui clamaient haut et fort la gloire de leur petite ville, prétendaient que c'était le premier pont suspendu construit en France. C'est presque vrai : par son ampleur et la perfection de la technique utilisée, il surpassait les rares ponts en fil de fer, comme on disait alors, qui l'avaient précédé. Il était d'un modernisme étonnant et les foyens qui virent construire presque en même temps le pont et le "grand temple" durent être ébahis par ces deux merveilles architecturales hardies et novatrices.

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Charles Bouny représenta le pont dans une belle lithographie dont on fit une carte postale coloriée, vers 1980. Les pylones sont trapus et les deux tabliers très bombés. Les cables porteurs viennent saisir le tablier assez près des piles et on compte 9 paires de suspentes à chaque départ de pylone.

Voici un schémas qui définit ce vocabulaire technique :

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Reprenons la lithographie de Charles Bouny :

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Les quais ne sont pas construits. On distingue une tour, en partie cachée par la pile centrale du pont, à gauche de la pile. Plusieurs bateaux se trouvent devant les allées de Coreilhe ; c'était l'un des trois ports de Sainte-Foy, avec l'atterrissement de la Brêche et celui de Port-Sainte-Foy. Le clocher est courtaud.

Ce document de 1834 donne l'élévation de la pile centrale :

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On voit les basses eaux d'été et la ligne de la hauteur des eaux du 5 février 1832 - l'inondation de 1912 atteignit la même hauteur, voir l'article et les photos qui lui sont consacrés, dans ce blog.

Cette pile reposait sur une foule de pieux enfoncés dans le lit de la Dordogne. C'étaient de longs madriers de chêne dont une extrémité, appointée, était recouverte par une armature en ferraille, pour bien entrer dans le lit de la rivière.

Voici plusieurs photos du pont prise vers 1880 :

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Sur le panneau de gauche : "Il est défendu de trotter sur le pont sous peine d'amende. Défense de stationner à l'entrée du pont à partir des puits d'Amarre".

Sur le panneau de droite : "Extrait de l'arrêté du Préfet du Département de la Gironde du 2 Juillet 1859. La charge maxima qui est admise sur le pont suspendu de Ste-Foy est limitée à 2454 kg ou en nature :

Vins 10 barriques

Blé 32

Farine hectolitres

Pierre tendre 1... cube

Pierre batarde ...

Pierre dure ..."

Le petit édifice appuyé à la pile de gauche est probablement l'octroi.

2 - Les travaux de rénovation (1896-1897)

A partir de 1894, le pont est presqu'entièrement reconstruit : on remanie les pylones sur les piles, les nouveaux pylones étant plus élancés et plus hauts que les anciens ; on construit de nouveaux massifs d'amarrage sur les rives. La suspension est changée. La nouvelle suspension comprend des câbles paraboliques et des câbles obliques (haubans). Elle supporte un tablier à deux voies, et la largeur du pont est portée à 5,50 mètres.

L'ingénieur Ferdinand Arnodin a conçu ces réalisations.

arnodin

François Roturier était forgeron aux Laurents, à Saint-Antoine de Breuilh et travailla à la reconstruction du pont qui se fit en 1896 et 1897. Il se rappelait que M. Arnodin s'occupait aussi du pont de Cubzac, et se déplaçait dans une carriole à roue tirée par des chiens.

Ces photos montrent les travaux effectués :

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Les pylones sont surélevés :

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Les pylones du centre perdent leur forme tronc-pyramidale et sont rehaussés :

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Deux vues générales des travaux, prises probablement le même jour :

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Les travaux sont terminés. M. Brunet a photographié le pont depuis la rive droite. Les pylones neufs éclatent de blancheur :

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3 - Le pont pendant la guerre

Je ferai un article à part sur ce sujet.

4 - Photographies du pont

Photographie signée par le fameux photographe Panajou (je la changerai, la reproduction que j'en donne est floue...).

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A suivre...

5 - La destruction du pont

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Commentaires
F
très interressant.vivement la suite, merci pour cette page d'histoire.
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