Le Feu-Follet de Sainte-Foy

"Le Feu-Follet de Sainte-Foy" est un "Journal illustré, littéraire, scientifique et artistique paraissant le dimanche".

Le premier numéro fut distribué le 30 novembre 1886. Je conserve un exemplaire des numéros 2 et 3 qui parurent les 5 et 12 décembre suivants. Je n'ai pas repéré d'autres exemplaires de cette feuille, il s'agit probablement des deux seuls exemplaires connus.

Le rédacteur en chef était Harry Blount. Je n'arrive pas à situer ce personnage. Dans le numéro du 5 décembre 1886, il écrit qu'il a habité longtemps à Sainte-Foy. Il faudra chercher ce nom dans les registres des archives foyennes. S'il n'y figure pas, on pourra penser qu'il s'agit d'un pseudonyme inspiré du journaliste Harry Blount, personnage du "Michel Strogoff" de Jules Verne.

Cependant, un Harry Blount fit partie du tout-Paris de la fin du 19e siècle. Est-ce notre rédacteur en chef foyen ?

Le directeur-gérant, Roche, était imprimeur dans la rue de Langalerie (ancienne Grand'Rue, et actuelle rue de la République). Son imprimerie fut reprise par la famille Barat (actuelle imprimerie Letellier).

Je n'ai pas vérifié si Daniel Bouny, le secrétaire, appartenait à la famile du notaire Bouny. Dans les numéros 1 et 2, il publie "la légende de Bourgognade" et dans le numéro 3, une nouvelle, "Ce que femme veut".

Deux dessinateurs apportent leur concours au journal : P. Bonhotal et J. Neymon. Le Feu-Follet présente le premier : c'est un élève de l'Ecole nationale des Beaux-Arts de Nice "d'où il est sorti avec une médaille de première classe. Il a obtenu plusieurs récompenses aux expositions de peinture de Nice, Marseille et Cannes". Je n'ai pas trouvé de renseignements sur le second.

Le "Feu-Follet" a publié trois dessins de Bonhotal. Les voici :

Le Feu-Follet contient un éditorial, quelques nouvelles, la chronique théâtrale, des textes littéraires, des poésies et quelques publicités.

Dans chaque numéro, H. V. de Boissière a signé un poème. Ce foyen était "Lauréat de plusieurs sociétés savantes". Il s'agit d'Henri Valleton de Boissière qui appartenait à une famille dont les membres habitaient à Bergerac, Montbazillac et Monestier. Longtemps, il publia des vers dans diverses revues. J'ai trouvé des pièces de ce poète oublié dans "La Tribune Lyrique" de 1865.

J'ignore si ce petit journal eut une longue vie. Il participa à la vie intellectuelle de Sainte-Foy qui fut intense à la fin du 19e siècle.

Un jour, il sera question d'une autre feuille hebdomadaire, "Le Journal de Ste-Foy, Commercial, Agricole, Scientifique et Littéraire", qui vit le jour en 1873.