André de Paniagua, sa "Géographie Mythique" et la commune du Fleix
En 1911, André de Paniagua publia une "Géographie Mythique" chez Ficker, à Paris. Onésime Reclus signa la préface.
Cet extrait de la préface donne le thème de l'ouvrage :
"Mais où j'approuve l'ingéniosité, et peut-être la sûreté de vos conjectures, c'est dans le bouleversement intégral de toutes nos idées sur la géographie du monde légendaire ; c'est la hardiesse, non trop hasardée, de vos identifications de l'Achéron, du Styx, des Colonnes d'Hercule et de maints autres lieux mythologiques : vous les arrachez net de la grèce, de l'Ibéron, de l'Afrique et vous les campez aux pays de la Mer Noire".
Si l'ouvrage vous intéresse, vous en trouverez facilement une réédition sur le net. Je voudrais vous signaler la conclusion de la préface d'Onésime Reclus :
"Ceci dit, je félicite en vous l'homme bienheureux qui passe les beaux mois de l'année au contour brusque de la tant belle Dordogne, en ce merveilleux Périgord, dans ce village où dorment les os épars de mes aïeux".
Onésime Reclus dans les années 1910. Vous trouverez une anecdote sur lui dans le post "En allant à la gare".
André de Paniagua passait l'été au Fleix. Il écrivait, fréquentait ses amis et faisait des prospections préhistoriques dans les environs.
Il rencontrait Onésime Reclus qui habitait la belle maison de l'Ormeau à Port-Sainte-Foy, l'ancienne demeure des de Belrieu et des La Charbonnière, élevée en front de Dordogne. Il voyait le commandant Testud qui présidait la Société de Numismatique. J'ignore si de Paniagua avait des relations avec trois autres érudits locaux, Dublange, le pharmacien du Fleix qui gérait aussi un comptoir de paléonthologie et de géologie, Grenier qui habitait la belle maison donnant sur le port du Fleix, et collectionnant vieilles pierres et vieux documents sur sa commune, et Auguste Conil, de Pineuilh, versé dans la préhistoire et la géologie.
André de Paniagua découvrit les restes d'un dolmen à Barbeyrolle et une station magdalénienne à Gabastou, deux sites de la commune du Fleix. En 1911, il publia cette dernière découverte dans le bulletin de la Société Préhistorique française.
Ce fut l'une de ses rares publications sur ses trouvailles préhistoriques et c'est dommage : à l'époque, on considéra que Gabastou était le plus vaste site magdalénien connu de plein air.
J'ignore la date du décès d'André de Paniagua. Sa veuve vendit ses collections de silex taillés au jeune musée de Brno. En 1926, la Revue des Musées consacra un bref article à cet événement. Ce musée fut bombardé pendant la dernière guerre et les collections subirent de sérieux dommages. Des séries lithiques recueillies au Fleix par André de Paniagua, il reste quelques silex provenant de Gabastou, de Virolle et de Cap-Blanc.
Avec le commandant Testud, s'ouvre une autre piste de recherche : que faisait-il au Fleix ? Y a-t-il trouvé des médailles et des monnaies anciennes ? Au 19e siècle, un curé du Fleix avait constitué un médailler devenu célèbre. Le commandant Testud a-t-il pu le voir et l'étudier ?
Si je trouve des informations à ce sujet, je vous en ferai part.