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Le pays foyen
12 février 2009

Pierre Brana et Paul Corriger

J'ai connu Peul Corriger par l'intermédiaire de Raymond Mirande, poète, émailliste et vitrailliste. A l'époque, fin 1954, Raymond s'intéressait aux arts du feu suite à un voyage à Limoges où il avait découvert les techniques des émaux. Quelques mois plus tard, il confectionnait son premier émail peint, une "Colombe de la Paix", qu'il m'a offert et que, bien entendu, j'ai toujours.

C'est dans la période 1955-1956 qu'il m'a fait rencontrer Paul Corriger à Sainte-Foy la Grande. J'ai alors participé, avec la fougue de la jeunesse, aux discussions entre l'émailliste et le céramiste. Ces années 1950 voyaient la suprématie des peintres abstraits, notamment, Bissière - dont on connaît les liens avec notre région - Estève et surtout Manessier dont la foi ne pouvait trouver qu'un écho fort chez Raymond. Mais le figuratif avait ses partisans et mes amis étaient souvent déchirés entre ces deux tendances. Toutefois, ce qui dominait tout, c'est la couleur. Raymond et Paul en étaient de fervents amoureux.

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Bien entendu, nous donnions une importance considérable à l'art dans le monde, facteur de rapprochement entre les peuples, donc de paix. Car nos discussions abordaient tous les sujets, y compris politiques. La guerre d'Algérie battait son plein et le contingent y prenait sa part. Rien d'étonnant à ce que nous parlions de non-violence.

Raymond Mirande continuait à produire des émaux et l'idée d'une exposition naquit. Mais il était difficile de trouver un lieu à Bordeaux, surtout pour un débutant. Tout naturellement, Paul Corriger proposa son local à Sainte-Foy la Grande pour cette première. Elle eut lieu en 1958. Je me souviens particulièrement car ce fut l'année de mon incorporation pour la guerre d'Algérie.

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Paul Corriger et Raymond Mirande

Paul Corriger fut, je crois, aussi heureux que Raymond Mirande du succès de cette exposition. Emaux et céramiques se rejoignaient pour la plus grande gloire des arts du feu. Un beau moment. Un grand départ.

Par la suite, la vie distendit les liens. Guerre d'Algérie, puis différents postes d'ingénieur à EDF-GDF. Je revis deux ou trois fois Paul Corriger après mon retour à Bordeaux mais Raymond, toujours enraciné en Gironde, me donnait régulièrement des nouvelles, notamment en 1996, lors de l'hommage - auquel je ne pus participer - rendu par la ville de Sainte-Foy la Grande à Paul.

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10 octobre 1997 : mort de Raymond. 18 janvier 2009 : mort de Paul. Deux artistes nous ont quitté. J'ai perdu deux amis. Subsistent leurs oeuvres et des souvenirs. Qui me sont également chers.

                                                                                              Pierre Brana

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